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Quelle organisation pour sos main pendant le covid ?


  • Pour le chirurgien orthopédiste Jean-Luc Gahdoun, 47 ans, « on a donné la priorité aux urgences » devenus des urgences"

    Jean-Luc Gahdoun est chirurgien orthopédiste depuis plus de 15 ans. Il travaille à la clinique Fontvert. Sa « lecture » de la crise sanitaire est pragmatique. Les décideurs ? Ils vont, pour lui, au plus pressé. Lui pare au plus urgent et prépare l’avenir qui se conjugue presque au présent. Rencontre.

    Comment se passe le confinement pour vous ?

    « Le respect des conditions sanitaires, je les appliquais déjà avant. Globalement, nous avons dû repenser toutes nos activités. Tous les rendez-vous et les interventions programmées ont été stoppés pour ne garder que les urgences du dispositif SOS mains et la traumatologie lourde. Le Plan blanc (pour faire face à l’épidémie du virus) a été mis en action dans la clinique dès le début. On a repensé tous les protocoles d’entrées et de sorties des patients. Dès le début, les masques étaient obligatoires pour toutes les personnes pénétrant dans l’établissement, soignants et malades. Les protocoles ont été appliqués comme les gestes barrières, la prise de température systématique en entrant dans l’enceinte. Les anesthésies générales ont été limitées à la plus simple expression. Tous ces dispositifs, nous serviront après le confinement. Les filières de passage ont été modifiées en réduisant au maximum les croisements physiques. »

    Qu’est-ce qui a changé dans vos pratiques ?

    « La continuité des soins a été maintenue en déchargeant les hôpitaux publics pour baisser la transmission possible du virus. Tout notre système de fonctionnement a été changé. Le point positif, c’est notre capacité d’organisation et notre réflexion du comment faire après, comment planifier le retour de la patientèle classique.

    La gestion du patient à proprement parler n’a pas été modifiée. Ce qui a changé c’est le temps passé en salle d’attente, plus court, ainsi que la rapidité de prise en charge dans les interventions pour réduire au maximum les risques sanitaires potentiels. »

    Avez-vous subi une charge de travail plus importante ?

    « Ça s’est assez bien équilibré en volume. On est passé des cas classiques, liés à la pratique sportive ou à la taille des vignes entre autres à des accidents domestiques plus graves. Les gens se sont mis à jardiner, à bricoler presque du jour au lendemain sans oublier les morsures d’animaux. En clair, on a modifié les typologies d’urgence grave. L’incidence directe est un temps opératoire plus long et plus compliqué à gérer. La première semaine a été calme, c’est ensuite que notre travail s’est accéléré et bientôt on va être encore plus sous pression avec la reprise des activités de plein air qui correspond à un besoin individuel de se dépenser après deux mois d’abstinence.»

    Quelles leçons tirer de cette crise ?

    « Le plus important aujourd’hui est de mettre en place notre travail chirurgical dans l’après-confinement. Cela passe par une analyse des choix de nos interventions. Il y a des personnes qui vont pâtir de cette situation actuelle par effet boule de neige. Les retards de diagnostic vont entraîner des retards de prise en charge.»

    Êtes-vous optimiste quand à l’avenir ?

    « Par nature, je le suis. Sur le plan professionnel, comme tous mes collègues libéraux, je vais devoir assumer une certaine diminution de mes revenus pour un volume de charges identiques comme les primes d’assurance, très lourdes. Bon, je ne me plains pas non plus, beaucoup de personnes sont plus mal loties. Je n’oublie pas que j’exerce un beau métier.»

    © Vaucluse matin

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